ALZHEIMER SOCIAL pour JOURNAL ART (10 avril 1991)
JOURNAL ART Volume 1, numéro 1
(Petite pièce de théâtre, en un acte, se déroulant un lundi soir, peut-être un mardi, dans un bar style : l’Épingle. Une musique pas trop forte, deux gars pas trop saouls.)
-Salut. Ça va ?
-Oui, toi ?
-Pas pire. Qu’est-ce que tu fais d’bon ?
-Pas grand chose, j’prépare une affaire.
-Y m’semble que ça fait longtemps qu’t’avais pas faite quelqu’chose…
-Pas tant que ça. Tu te souviens pas, j’ai faite de quoi, y’a deux mois ?
-Ah! Oui, j’me souviens. Ben finalement, t’en fais assez souvent.
-Ben, pas tant que ça. Avant ça, ça faisait longtemps que j’avais pas rien faite.
-Hey! J’en ai appris une bonne.
-Quoi ?
-Ben, tsé, celui qui faisait des dessins animés, là ?
-À télévision ?
-Oui, lui. Ben, c’est pas vrai qu’y s’est fait congeler.
-Arrêtes donc toi. Qui c’é qui t’as dit ça ?
-Ben, t’sais le gars qui était assis là, hier.
-Ousqu’y a pris ça, lui ?
-Y m’a dit qu’y avait lu ça dans l’journal.
-Tu sais ben qu’y disent n’importe quoi ?
-Oui, mais là, ç’a l’air que c’est vrai.
-Ben! Coudon, ça s’peut…Ça m’fait penser, tsé l’émission quand on était p’tit ? Tsé, y avait un avare qui disait « viande à chien » ou quelque chose de même, en tout cas, ç’a l’air qu’y a plein de monde qui ont envoyé de la nourriture, des cannes, pis toutes sortes d’affaires au poste de télé, parce qu’y trouvaient qu’sa femme faisait trop pitié.
-Câline, dans ce temps-là, y faisaient pas la différence entre la fiction pis la réalité ?
-C’a l’air que non…Hey! C’a l’air que la guerre est finie ?
-Ben oui, les amerloques ont gagné.
-C’a l’air à ça. En tout cas, c’est ce qu’y disent à la télé.
-C’t’une drôle d’affaire tout ça, tu trouves pas ?
-Pas mal bizarre. T’as-tu compris d’quoi, toi ?
-Pas grand chose… Hey! Mais c’a l’air qu’on va pouvoir envoyer de l’argent aux pays qui ont été le plus touchés.
-Ah oui! Y ont-tu dit où l’envoyer ?
-Non, mais d’après moi, on peut envoyer ça au poste de télé.
Ha! ha! ha!
Ha! ha! ha! ha! ha!
JOURNAL ART Volume 1, numéro 1
(Petite pièce de théâtre, en un acte, se déroulant un lundi soir, peut-être un mardi, dans un bar style : l’Épingle. Une musique pas trop forte, deux gars pas trop saouls.)
-Salut. Ça va ?
-Oui, toi ?
-Pas pire. Qu’est-ce que tu fais d’bon ?
-Pas grand chose, j’prépare une affaire.
-Y m’semble que ça fait longtemps qu’t’avais pas faite quelqu’chose…
-Pas tant que ça. Tu te souviens pas, j’ai faite de quoi, y’a deux mois ?
-Ah! Oui, j’me souviens. Ben finalement, t’en fais assez souvent.
-Ben, pas tant que ça. Avant ça, ça faisait longtemps que j’avais pas rien faite.
-Hey! J’en ai appris une bonne.
-Quoi ?
-Ben, tsé, celui qui faisait des dessins animés, là ?
-À télévision ?
-Oui, lui. Ben, c’est pas vrai qu’y s’est fait congeler.
-Arrêtes donc toi. Qui c’é qui t’as dit ça ?
-Ben, t’sais le gars qui était assis là, hier.
-Ousqu’y a pris ça, lui ?
-Y m’a dit qu’y avait lu ça dans l’journal.
-Tu sais ben qu’y disent n’importe quoi ?
-Oui, mais là, ç’a l’air que c’est vrai.
-Ben! Coudon, ça s’peut…Ça m’fait penser, tsé l’émission quand on était p’tit ? Tsé, y avait un avare qui disait « viande à chien » ou quelque chose de même, en tout cas, ç’a l’air qu’y a plein de monde qui ont envoyé de la nourriture, des cannes, pis toutes sortes d’affaires au poste de télé, parce qu’y trouvaient qu’sa femme faisait trop pitié.
-Câline, dans ce temps-là, y faisaient pas la différence entre la fiction pis la réalité ?
-C’a l’air que non…Hey! C’a l’air que la guerre est finie ?
-Ben oui, les amerloques ont gagné.
-C’a l’air à ça. En tout cas, c’est ce qu’y disent à la télé.
-C’t’une drôle d’affaire tout ça, tu trouves pas ?
-Pas mal bizarre. T’as-tu compris d’quoi, toi ?
-Pas grand chose… Hey! Mais c’a l’air qu’on va pouvoir envoyer de l’argent aux pays qui ont été le plus touchés.
-Ah oui! Y ont-tu dit où l’envoyer ?
-Non, mais d’après moi, on peut envoyer ça au poste de télé.
Ha! ha! ha!
Ha! ha! ha! ha! ha!