ENCLUME
Avec la mort de ma mère et mes 54 ans, je réalisais qu’un monde venait de passer.
La performance de l’enclume parlait de ce monde disparu et de la difficulté que j’avais à l’accepter.
L’enclume devenait le symbole par excellence pour représenter le passé. Dans cette performance, j’ai parlé de ma mère, d’Alexis le trotteur et du Grand Antonio qui venait lui aussi de décéder dans l’année.
« ...aujourd’hui ça serait quoi un Alexis le trotteur? Maintenant qu’il n’y a plus d’animaux, plus de fou du village, maintenant que marcher est quelque chose que l’on fait sur un tapis roulant et que l’on ne voit plus d’enfants courir que dans un gymnase ou pour une compétition sportive... »
« ...et un Grand Antonio? Est-il encore possible d’arrêter un autobus bondé afin de le tirer avec des chaines attachées aux cheveux? Dans un monde où l’on a besoin d’un permis pour jouer de la musique dans le métro ou pour laver les vitres des autos au coin des rues pour quelques sous... »
« On est déjà aveugle, on devient sourd. Plus jamais on n’entendra le bruit du marteau sur l’enclume. »
Performance réalisée pour le festival Voix d’Amérique à la Casa d’El Populo à Montréal en 2005.
(caméra vidéo : Johanne Chagnon)
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