Un homme porte un immense fardeau sur le dos. Il a les jambes qui renfoncent dans une mare d'eau noire. D'une main, il demande de l'aide, de l'autre, il soutient son lourd bagage. Sur les murs autour de lui, partout, est écrit : « Baja las manos ».
D'un mur en arrière du personnage sort une main qui le pointe comme on pointe en faisant semblant d'avoir un fusil dans les mains.
Baja los manos signifie "bas les mains" comme on pourrait dire "haut les mains".
C'est un hold-up à l'envers. C'est la personne démunie qui se fait arnaquer, mais au lieu de se faire dire de hausser les mains, elle se fait dire de les baisser. Celui qui doit porter sa maison sur son dos, comme les itinérants qui habitent les rues en traînant leurs sacs verts contenant la totalité de ce qu'ils possèdent, subit un hold-up social. L'itinérant se fait pointer du doigt et se fait dire d'abandonner, de baisser les mains et aussi d'arrêter de quêter. On peut s'imaginer que si cette personne baisse les mains, elle sera complètement écrasée par son fardeau.
Exposition « Encuentro » au Museo del Chopo, Mexico, en 1994.
(Moulage sur corps humain. Résine plastique colorée et fibre de verre.)