Grégoire Samsa est un personnage du livre La Métamorphose de Kafka. Je me suis inspiré de l'ambiguïté du personnage pour faire ma sculpture.
Grégoire Samsa est différent des autres et doit se créer une carapace pour se protéger. Cette carapace qui est supposée le mettre à l'abri, devient provocatrice. Quand j'ai présenté la sculpture pour la première fois, Grégoire Samsa était assis en position de foetus au milieu de planches d'un baril qui venait de s'ouvrir comme si après une longue période enfermé, il sortait enfin de son oeuf ou de sa grotte.
Dans son corps sont incrustées des tomates (qui rappellent la pomme incrustée dans la chair du personnage dans le livre). On peut se demander si les tomates viennent de l'extérieur et lui auraient été lancées par des personnes profitant de sa vulnérabilité, ou si le personnage, atteint de paranoïa, n’aurait pas réussi à matérialiser le mal que les gens lui font en faisant lui-même sortir les fruits de son intérieur.
Mais les tomates ne sont pas seulement des éléments négatifs, ils représentent le fruit de l'imagination, la transformation de la douleur réelle ou fictive en création.
Pour l’exposition « Dans ce monde qui baril », à la Maison de la culture Frontenac, à Montréal en 1994. Partie de l’exposition « J’ai peur de moi », au Centre copie-art, à Montréal en 1998. Et partie de l’exposition « De la monstruosité », à la galerie Harrisson, à Montréal en 1999.
(Moulage sur corps humain. Résine plastique colorée et fibre de verre.)